Par CARLONI (Glauco), NOBILI (Daniela)
Trad.franç.R.Maggiori, (Paris, Payot, coll. Sciences de l’Homme, 1977, 265 p.) Ecrit par 2 psychiatres, psychanalystes, Italiens ce livre se propose d’étudier un phénomène très grave et relativement occulté : la pulsion infanticide des parents envers leurs enfants et plus spécifiquement, nous précisent les auteurs, « le filicide commis par la mère, c’est-à-dire le renversement le plus radical du comportement soi-disant maternel ». Le mot filicide est même censuré tant nous avons du mal à croire à l’ambivalence propre à tout sentiment humain, alors que le travail de ces auteurs est, écrivent-ils, de contribuer « à la connaissance des monstres et des rancoeurs qui habitent la partie la plus infantile de la psyche adulte, et en particulier de l’agressivité et des jalousies que dénote le comportement de nombreuses mères vis-à-vis de leurs enfants ». Pour ce faire Glauco Carloni et Daniella Nobili s’emploient à nous montrer que l’amour parental résulte d’une conquête très lente et non irréversible ; pour étayer leurs thèses ils ont recours à la mythologie, à l’ethnologie, à l’histoire, aux contes de fées, et même à la rubrique des faits divers des journaux ; bien sûr aussi à leur expérience clinique.L’intérêt de cet essai si richement documenté tient à ce qu’il rétablit dans toute sa force cette pulsion infanticide si violemment niée qui traverse l’histoire des hommes.
Avant ce travail, peu de psychanalystes se sont penchés sur cette problématique : il faut citer, entre autres :GRODDECK qui fut un des premiers psychanalyste a entamé la croyance en le toute bonté maternelle.
Le texte important de D.W. WINNICOTT : « La haine dans le contre-transfert » écrit en 1947 paru dans De la pédiatrie à la psychanalyse (traduction française, 1 vol., Payot Edit., pp48-58) Geoges DEVEREUX, Why Oedipus killes Laius ? Article écrit en 1953 et paru dans l’Int.J.Psy., 34,132-141.
En 1977 Michel Soulé organise une journée d’Etude intitulée : Mère Mortifère, Mère Meurtrière, Mère Mortifiée, dont les communications ont été publiées aux Editions ESF en 1978, et qui peuvent compléter et élargir les apports des psychiatres Italiens.